Le Parisien (21-02-2019) : Val-d’Oise : la fibre optique partout, c’est pour fin 2020
Le département veut achever le déploiement d’Internet à très haut débit d’ici à l’an prochain. Quitte à réaliser lui-même le raccordement dans les zones peu denses, là où les opérateurs ne vont pas.
Par Mickaël Sizine et Christophe Lefèvre Le 21 février 2019 à 15h55, modifié le 22 février 2019 à 10h38
Le Val-d'Oise bientôt à la pointe de la fibre optique? C'est en tout cas l'engagement du département, qui s'est engagé à ce que chaque commune de son territoire soit raccordée à cette technologie de très haut débit Internet… à la fin 2020. Une deadline ambitieuse, d'autant que le déploiement de la fibre optique au niveau national pour 2022 s'annonce plus long que prévu.
Or, si les opérateurs traditionnels (Orange, SFR, Bouygues Telecom, Free) se ruent pour investir dans les zones denses, qui représentent un marché certain, ils se pressent moins dans les secteurs moins rentables. Alors pour tenir son engagement, le département a impulsé le déploiement par endroits. La maîtrise d'ouvrage est confiée au syndicat mixte Val-d'Oise Numérique (VONum). présidé par Pierre-Edouard Eon, conseiller départemental (LR) délégué au numérique. Lequel se charge aussi d'assurer le suivi du déploiement par les opérateurs privés, de contrôler le développement avec la région et l'Etat et, si besoin, de pallier les carences dans les villes où le déploiement est assuré par le privé. Au total, on compte plus de 520 000 prises à raccorder dans l'ensemble du département.
«C'est exceptionnel en Europe»
Un chantier lancé il y a une dizaine d'années dans l'est du Val-d'Oise, via une délégation de service public (Débitex, travaux réalisés par SFR) qui a pris du retard à l'allumage. « Là, on termine Goussainville et Débitex sera terminé, assure Rachid Adda, directeur général de VONum. Pour le reste de la zone d'initiative publique, tout sera fibré début 2020 (réseau Vortex, travaux réalisés par TDF). Soit avant les zones gérées uniquement par le privé, qui seront achevées fin 2020. Ce qui se fait dans le Val-d'Oise, c'est exceptionnel en Europe. »
Le projet a d'ailleurs été reconnu en décembre dernier par la Commission européenne comme étant l'un des meilleurs sur le continent en matière de déploiement du haut débit ( European Broadband Awards ). « Les usages Internet évoluent et les besoins en débit aussi. On le voit avec l'explosion du streaming (NDLR : la lecture de vidéos sur Internet en flux continu) souligne-t-on chez VONum. C'est quelque chose que nous nous devons d'anticiper. »
Des opérateurs qui accélèrent le mouvement
Du côté des opérateurs, on a pris le rythme de croisière. Orange, par exemple, s'est engagé à déployer la fibre dans 39 villes du Val-d'Oise avant la fin 2020. Quinze villes sont déjà connectées et les autres sont en cours de déploiement. L'opérateur a commencé les travaux sur ses trois dernières communes (Le Plessis-Bouchard, Saint-Prix, Montlignon) fin 2018. « Avec l'expertise que l'on a aujourd'hui, on sait déployer la fibre sur une ville en un an », glisse René-Pierre Bidaud, responsable raccordement client chez Orange.
Car les progrès techniques ont permis une nette accélération ces dernières années. « Lorsqu'on a commencé à déployer la fibre à Paris et dans les Hauts-de-Seine en 2006 (NDLR : en 2012 pour le Val-d'Oise), il a fallu dix-huit mois pour les 10 000 premières prises, explique Rémi Dupuy, délégué régional Île-de-France Ouest d'Orange. Aujourd'hui, nous faisons 10 000 prises par mois dans les Yvelines et le Val-d'Oise. » Dans le secteur d'Orange, 300 000 logements sont donc aujourd'hui éligibles. L'objectif est de dépasser les 350 000 avant la fin 2019.
Ne négligez pas les «petits» opérateurs
Les tarifs de certains acteurs privés sont proches de ceux des opérateurs traditionnels/LP/Cécile Chevallier
Orange, SFR, Bouygues Telecom, Free… Les quatre principaux fournisseurs d'accès à Internet (FAI) ne sont pas les seuls à proposer des offres de fibre dans le département. Et dans les zones rurales par exemple, là où la fibre est installée par le syndicat Val-d'Oise Numérique, des acteurs privés méritent le coup d'œil, d'autant que leurs tarifs (généralement deux à trois fois plus chers que pour l'ADSL) sont proches de ceux des opérateurs traditionnels.
C'est le cas par exemple de VideoFutur, anciennement connu pour ses vidéoclubs qui a pris en 2015 le virage de la fibre optique. Propriété du groupe télécom français Netgem, ce FAI propose un abonnement fibre et de nombreux services à partir de 39,90 euros par mois (engagement d'un an), avec une offre de bienvenue (premier mois gratuit, notamment).
K-net, opérateur originaire de l'Ain, compte une offre fibre à partir de 35,99 euros par mois (Internet, téléphonie et télévision). Une offre basique qui conviendra à ceux qui consomment peu d'Internet, les autres lui préférant l'offre à 39,99 euros par mois, plus musclée (débit de 1 Gb/s, contre 100Mb/s pour la première).
Ozone, le FAI de Nomotech (un opérateur d'opérateurs), propose la fibre à partir de 31,99 euros par mois. Un tarif qui comprend exclusivement la fibre, sans téléphonie ni télévision, qui correspondent à des forfaits mensuels différents (respectivement à 34,99 euros et 43,99 euros). Les nouveaux clients bénéficient actuellement de 5 euros de réduction mensuelle les six premiers mois.
Les opérateurs historiques ne sont jamais très loin, comme le montre l'exemple de Nordnet. Cette filiale du groupe Orange propose un abonnement à partir de 19,90 euros par mois pendant un an puis 32,90 euros par mois avec Internet, téléphone mobile (2 heures) et fixe (2 heures).