Les Echos (20-11-2018) : A Ecouen, un hub numérique conçu comme « une sorte de Villa Médicis »
Le hub, baptisé « Nikola Tesla », veut notamment former un public éloigné de l'emploi aux métiers de la fibre et de la ville intelligente.
Par Florence Renard-Gourdon
Publié le 20 nov. 2018 à 19:00 - Mis à jour le 21 nov. 2018 à 9:43
Au sein de l'ancienne section Segpa du collège Jean-Bullant, à Ecouen, s'est ouvert le tout premier hub numérique de la Région Ile-de-France, baptisé « Nikola Tesla ». Un projet ambitieux d'un montant de 4 millions d'euros. Il a été pensé depuis 2013 par le syndicat mixte Val d'Oise Numérique et le Conseil départemental du Val-d'Oise qui le financent à parité. Le département a rénové le bâti, tandis que le syndicat, maître d'ouvrage du projet, a équipé le hub et en assure le fonctionnement.
L'objectif ? Former des bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA), des jeunes chômeurs de longue durée, des « décrocheurs » de l'enseignement secondaire, et même des salariés en formation continue aux métiers de la fibre optique et de la ville intelligente . D'autres thématiques devraient être abordées dans les mois à venir, comme le codage, la maintenance des réseaux télécoms, la vidéoprotection, l'Internet des objets, la gestion de l'énergie ou encore la cybersécurité. Des sessions d'informations sur les métiers du numérique devraient par ailleurs être proposées aux collégiens de 4e et 3e.
« La force du hub Tesla tient à son ouverture sans discrimination aux organismes de formation, aux acteurs de l'insertion et de l'emploi et à l'implication des entreprises du secteur », explique Pierre-Edouard Eon, président du syndicat Val d'Oise Numérique et conseiller départemental en charge du numérique. Sa spécificité tient au fait qu'il fonctionne comme un centre de ressources, insiste de son côté Rachid Adda, directeur général du syndicat. « Nous avons l'ambition d'avoir conçu une sorte de Villa Médicis de la formation au service de l'insertion où nous accueillons en résidence des organismes de formation et d'insertion », confie-t-il.
Un bâtiment de 1.200 mètres carrés
Le 5 novembre dernier, un premier groupe de 16 personnes, dont 8 femmes, a fait son entrée dans ce hub numérique et un second est programmé pour début décembre. Dans le bâtiment, d'une surface de 1.200 mètres carrés, on trouve, pêle-mêle, des plateaux techniques, une salle informatique de 20 postes dédiée aux formations codage et au bureau d'études, un appartement et une classe connectés qui servent de démonstrateur sur les équipements domotiques, un automate pouvant gérer 10.000 capteurs dont le bâtiment est truffé, une réplique d'un centre de supervision urbain, un parking connecté, de la vidéoprotection, un éclairage intelligent, une borne de recharge électrique ou encore des panneaux solaires…
Le marché est porteur, estime le syndicat mixte Val d'Oise Numérique, puisque plus de 6.000 emplois vont être ouverts en Ile-de-France en lien avec la ville connectée, dont 2.000 dans la fibre optique . A terme, le syndicat table sur la formation au sein du hub « d'une centaine de personnes par an sur les différents métiers de la fibre optique (installateur, technicien, commercial…) et autant sur les autres métiers (codage, vidéoprotection, gestion de l'énergie, cybersécurité) ». Avec, à la clef, un diplôme et une embauche.